Standing Rock

C’est un moment historique de l’histoire amérindienne. Le plus grand rassemblement de tribus venues de tout le pays défendre les terres sacrées des Sioux Lakotas, dans la réserve de Standing Rock, en Dakota du Nord. Les natifs surnomment “Serpent Noir” le pipeline qui devait traverser leur sol, en passant sous la Missouri River. Un combat de huit mois s’est engagé entre les “défenseurs de l’eau”, et Energy Transfer Partners, l’entreprise constructrice soutenue par les autorités fédérales. 

Tout a commencé par une simple pétition adressée en avril par de jeunes Lakotas de Standing Rock à l’armée américaine, en partie propriétaire du terrain de construction. Leur requête : que le pipeline DAPL ne détruise pas les sépultures de leurs ancêtres, et ne pollue pas l’eau de leur rivière. Petit à petit, le mouvement a grandi. Des écologistes et des défenseurs des droits de l’homme ont rejoint les manifestants de la réserve. Mais surtout, des Amérindiens venus des quatre coins des États-Unis ont planté leurs tentes sur les camps postés aux abords du chantier. La défense de la terre et de l’eau s’est transformée en une revendication du respect des droits tribaux. Le cri des Natifs pour exiger le droit d’exister : “Mni Wiconi”, en Lakota : l’eau est la vie. Plutôt que manifestants, ils préfèrent donc qu’on les appelle “Water Protectors”. 

DAPL est un projet à 3,7 milliards de dollars, soit 3,4 milliards d’euros. Son tracé initial prévoyait qu’il relie le gisement pétrolifère de Bakken, dans le nord du Dakota, à la raffinerie de Patoka, près de Chicago dans l’Illinois. Un tuyau de 1885 km transportant 470 000 barils de pétrole par jour. L’investissement d’Energy Transfer Partners visait à accélérer le transport d’or noir dans la région. L’entreprise a fait la sourde oreille aux demandes des Indiens. Leurs craintes sont pourtant légitimes. Du point de vue de leurs traditions, si le pipeline était creusé sur leurs terres sacrées, ce serait ni plus ni moins qu’une profanation des tombes. Et en passant sous la rivière, le risque de fuite et de contamination de l’eau mettrait en danger la santé des habitants et la survie des espèces animales et végétales qui s’y abreuvent.
Une transmission de la culture amérindienne est à l’œuvre à Standing Rock. Alors que leurs grands-parents étaient envoyés dans des pensionnats religieux pour être intégrés presque de force à “l’American Way of Life”, la jeune génération redécouvre ses racines. Combiner le respect des traditions avec tout ce que la modernité américaine a de matérialiste et d’instantané relève du défi. Les camps de Standing Rock voient émerger une nouvelle façon de vivre l’identité des Natifs. Et avec les réseaux sociaux, le mouvement a accès à une audience sans précédent. Elle est mondiale. 

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It's a historic moment in American Indian history. The largest gathering of tribes from all over the country to defend the sacred lands of the Lakota Sioux on the Standing Rock reservation in North Dakota. The natives call the pipeline, that was supposed to run through their land, under the Missouri River, the "Black Snake". An eight-month battle ensued between the "water defenders" and Energy Transfer Partners, the construction company backed by the federal authorities. 

It all began with a simple petition sent in April by young Lakota from Standing Rock to the US army, which partly owns the construction land. Their request: that the DAPL pipeline not destroy the graves of their ancestors, and not pollute the water of their river. Gradually, the movement grew. Environmentalists and human rights activists joined the protesters on the reserve. More importantly, Native Americans from all over the United States pitched tents at camps set up around the construction site. The defence of land and water turned into a demand for tribal rights. The cry of the Natives to demand the right to exist: "Mni Wiconi", in Lakota: water is life. Rather than protesters, they prefer to be called "Water Protectors". 

The DAPL is a $3.7 billion project, or €3.4 billion. Its original route was to connect the Bakken oil field in North Dakota to the Patoka refinery near Chicago, Illinois. A 1,885 km pipe carrying 470,000 barrels of oil per day. Energy Transfer Partners' investment was intended to speed up the transportation of black gold in the region. The company turned a deaf ear to the Indians' demands. Their concerns are legitimate. From the point of view of their traditions, if the pipeline were to be dug through their sacred lands, it would be nothing less than a desecration of their graves. And by passing under the river, the risk of leakage and contamination of the water would endanger the health of the inhabitants and the survival of the animal and plant species that drink from it.
 A transmission of Native American culture is at work at Standing Rock. While their grandparents were sent to religious boarding schools to be integrated almost by force into the "American Way of Life", the younger generation is rediscovering its roots. Combining respect for tradition with the materialistic and instantaneous nature of American modernity is a challenge. The Standing Rock camps are seeing the emergence of a new way of living the Native identity. And with social networks, the movement has access to an unprecedented audience. It is global. 

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